10 minutes d’actus, pas plus !

C’est tellement facile de se laisser absorber par les mauvaises nouvelles.

C’est vrai pendant l’épidémie actuelle et ça restera vrai à l’avenir pendant les calamités diverses et variées qui vont tomber sur le coin du nez de l’humanité.

Mais s’entourer volontairement de mauvaises nouvelles ne va rien arranger, ni pour votre santé, ni pour votre entourage, ni pour votre productivité. Le comportement le plus sage est donc de garder le contrôle. Et c’est particulièrement vrai lorsque vous êtes en télétravail et qu’il n’y a rien d’extérieur qui vient limiter votre consommation d’actualités.

Quelle que soit votre source de choix, les derniers mois nous ont offert un flux continu de titres alarmistes : est-ce que la distanciation sociale et le confinement ont permis d’aplatir la courbe dans votre région ? Est-ce que l’on peut attraper le Coronavirus via un carton Amazon ? Quand les choses redeviendont-elles normales ? Ou à quoi ressemblera le « monde d’après »… quoi que ça puisse bien signifier. Les questions sont sans fin. Et les réponses ? Elles ne manquent pas non plus.

Rien n’est donc plus facile que de lire article après article, ou de passer son temps à regarder les actus. Lorsque vous êtes en télétravail, l’idée qu’un patron ou un collègue qui passe à côté de votre bureau voit ce qu’il y a sur votre écran ne s’oppose pas à votre envie de checker le site de LCI toutes les cinq minutes. Et, ne vous laissez pas avoir, tout le monde, dans le milieu de l’information, a un intérêt économique à vous retenir le plus longtemps possible.

Les bonnes nouvelles ne font pas cliquer les gens. La normalité non plus. Il vous faudra donc réguler votre propre consommation d’actualités, pour le bien de votre productivité et de votre santé mentale.

Et le meilleur moyen de faire ça c’est de se sortir du cercle vicieux des news 24/24, si vous n’avez pas de bonnes raisons professionnelles de vous y trouver. Et de limiter votre consommation de choses qui peuvent provoquer de l’anxiété à 10 minutes par jour.

L’idéal est de programmer cette « pause panique » (si vous voulez lui donner un petit nom) au moment où vous êtes le.a plus à même de la gérer. Probablement pas avant d’aller vous coucher, ou l’angoisse peut vous empêcher de dormir. Peut-être que c’est un petit tour rapide pendant une pause matinale ou juste avant d’aller courir (ou autre chose qui va vous mettre de bonne humeur).

Alors, comment s’en tenir à 10 minutes, pas plus?

Pour commencer, si l’écran d’accueil de votre navigateur est un site d’actualité, changez-la. Si vous êtes abonnés à des alertes, désabonnez-vous. Si vous avez un.e ami.e bien intentionné.e qui vous envoie des liens vers des articles toute la sainte journée, ne cliquez pas ; ou programmez votre boite de réception pour envoyer tous les messages de cette personnes vers un dossier que vous ne consulterez que lorsque vous le souhaiterez.

Si vous avez du mal à vous arrêter lorsque vous commencez à lire, utilisez un chronomètre pour vous rappeler à l’ordre lorsque vous avez atteint votre limite de 10 minutes.

Mettre des limites sur votre consommation d’actualité vous permet de faire votre travail et de vivre votre vie. Vous pouvez être un citoyen informé et connaitre les actualités importantes en 10 minutes. Vous pourriez même consciemment clotûrer vos 10 minutes avec un geste qui va avoir une répercussion positive comme faire un petit don à une association caritative telle que Médecins Sans Frontière, acheter une carte-cadeau à un restaurant local pour les aider à maintenir un fond de roulement, ou appeler ou envoyer un message à un.e parent.e âgé.e qui se sent isolé.e. Tout ceci aide à transformer l’anxiété en quelque chose de productif et créer un rituel de transition entre votre consommation d’actualité et le retour au travail ou à votre vie.

Parce que voilà… je ne suis pas une oie blanche et je sais que certaines personnes qui lisent ceci font face à de grandes difficultés, mais pour beaucoup d’autres, il y a probablement dans votre vie des choses qui sont objectivement positives en ce moment. Peut-être le temps passé avec les membres de votre famille proche, la météo printannière qui a été plus que clémente récemment, les grandes mutations dans les organisations et dans notre manière de travailler qui ont créé des opportunités si vous choisissez de les chercher… Trop de temps passé à lire/regarder les infos masque ces très bonnes nouvelles. Elles n’attirent pas les clics, mais elles sont bien réelles aussi.

Alors, pour le bien de votre travail et de votre santé mentale, mettez une limite de 10 minutes à votre consommation d’actualités sur le COVID-19. Et engagez-vous à conserver cette habitude lorsque de nouvelles catastrophes pointeront leur nez dans le futur. Malheureusement, les mauvaises nouvelles sont éternelles. Mais les bonnes nouvelles existent aussi. Il suffit juste de s’entraîner à les trouver.

Photo prise dans les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon, France, le 12 Janvier 2020.