« Aller au bureau », où que l’on soit

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, créer un faux « trajet vers le bureau » peut se révéler très utile pour lorsque l’on est en télétravail.

Peu de gens apprécient leurs trajets aller-retour vers le bureau. En effet, certaines études sur notre niveau de bonheur, à chaque moment de la journée, montrent que le trajet du matin est le point le plus bas du moral d’une personne lambda.

Dans la vie, on s’habitue à tout ; le bon comme le mauvais. Mais, le trafic routier ou le taux de remplissage des transports en commun étant totalement imprévisibles, chaque trajet est une nouvelle opportunité de se sentir misérable. C’est pourquoi, d’autres enquêtes ont montré que certaines personnes étaient prêtes à abandonner un job lucratif pour pouvoir travailler de la maison.

Je me suis toujours dit que cette notion d’échange était un peu idiote : travailler occasionnellement de la maison est vraiment un avantage stratégique. Sans oublier que les trajets vers le bureau sont, en général, non seulement une mauvaise expérience pour les gens, mais aussi un coup porté à la planète.

Ceci étant dit, les trajets matinaux ont aussi leur avantage: ils créent une rupture évidente entre la maison et le travail.

Un trajet, c’est une manière de passer d’un monde à l’autre. Le matin, vous vous préparez mentalement à atteindre vos objectifs de la journée. Et sur le chemin du retour, vous décompressez. Et si de nombreuses personnes doivent s’occuper d’une famille et rentrent pour s’attaquer à un autre « job », bien utilisé, un trajet peut permettre de recentrer son énergie pour s’y mettre.

Lorsque vous travaillez de la maison, cette transition disparait. Et, si c’est une bonne chose d’un point de vu temps passé, c’est parfois déroutant, d’un point de vue intellectuel. Il n’y a pas de point de départ clair, et pas de clap de fin. Et certain.e.s peuvent se sentir épuisé.e.s.

Comment re-créer la transition maison/boulot/maison?

Une manière de résoudre ce problème est de créer un faux trajet.

Si vous êtes le genre de personne qui aime avoir une séparation claire entre le travail et la maison, vous pouvez créer un rituel qui nécessite que vous bougiez d’un endroit à un autre. Aussi court ce trajet soit-il… même si c’est juste aller dans votre bureau (la pièce).

Une option, si vous êtes abonné.e à un quotidien: sortez le récuperer. Et en fin de journée, sortez chercher votre courrier. Ce trajet ne prend que quelques minutes, mais il installe un break mental entre votre espace personnel et votre mode « travail ».

De la même manière, n’importe quelle tâche qui vous oblige à sortir offre le même break: allez arroser vos plantes le matin et le soir, videz vos poubelles.

Si vous préférez quelque chose de plus évident, vous pouvez aller marcher: faire le tour du jardin ou celui du paté de maisons.

Personnellement, je préfère les trajets qui ne font pas « forcés ». Si l’on se sent forcé, il a de grandes chances que l’on se rebelle contre cette habitude. Essayez, par exemple, de rendre ce déplacement utile, que ce soit pour sortir le chien, pour aller chercher une friandise à la boulangerie du coin, pour aller poster un colis, ou pour ramener un livre à la bibliothèque…

Lorsque les restrictions de confinement s’assoupliront, vous pouvez aussi envisager un déplacement un peu plus important: un matin aller mettre de l’essence dans la voiture, un soir aller chercher du liquide au distributeur, un matin vous allez à la poste, et un soir au supermarché ; et hop, des transitions utiles pour deux jours de télétravail ! Et, si vous avez des enfants, une fois qu’ils seront de retours à l’école ou à la crèche, les y emmener et aller les chercher sont, bien entendu, des transitions évidentes.

Maintenant, tout le monde ne trouve pas ça nécessaire. Et parfois, créer un faux trajet est plus compliqué qu’autre chose. Mais si vous trouvez difficile de vous concentrer ou de décrocher le soir, lorsque vous travaillez de chez vous, vous pouvez essayer ce faux trajet. La bonne nouvelle, c’est qu’il peut être très court… moins de temps qu’il n’en faut pour lire cet article. Tant que c’est quelque chose qui fonctionne pour vous.

Photo prise dans un avion en partance pour Portland, USA, en Juin 2018