Une soirée juste pour soi : on en fait quoi ?

Il y a 15 jours, je vous proposais de prendre une soirée par semaine rien que pour vous.

En prenant quelques heures par semaine pour faire quelque chose qui n’est ni du travail et ni s’occuper de ta famille, tu peux améliorer ta qualité de vie et apporter de la joie dans ton quotidien.

Idéalement, cette soirée implique de s’engager à faire quelque chose, pour que cela se produise réellement ! C’est une chose de dire « J’aimerais prendre plus de bains moussants ». Ta baignoire sera toujours là, donc si quelqu’un te demande de faire autre chose, tu le feras probablement. En revanche, si ton quatuor à cordes s’entraîne le mardi à 19 heures, et que tu n’es pas là, ça devient un trio à cordes. Donc, tu iras, même si tu es fatigué·e ou débordé·e, et tu récolteras les fruits de cette action de self-care intentionelle.

Certaines personnes s’interrogent sur la logistique (et surtout sur le quand). Mais un nombre surprenament raisonnable de personnes, lorsqu’elles entendent parler de cette idée, disent « Je ne sais pas ce que je ferais de ma soirée de congé ». Leur question est « que faire », pas « quand le faire ». Si tu n’as pas l’habitude de faire des choses juste pour toi, il peut être difficile d’envisager ce que ça pourrait bien être, et les options disponibles varient d’une communauté à l’autre.

Voici quelques pistes de réflexion.

Tout d’abord, tu peux prendre l’habitude de t’octroyer cette soirée avant même de savoir à quoi tu vas t’engager dans le futur. Lorsque je me suis ré-installée à Lyon en 2012, je n’ai pas trouvé immédiatement une activité personnelle. Ainsi, mes soirées « perso » je les passais à lire et je m’offrais des sushis. Cette habitude de prendre de soin de mon bien-être mental en prenant un temps perso me vient des « rendez-vous d’artiste » du livre Julia Cameron. Qu’as-tu envie de faire ? Tout peut convenir (café, parc, bibliothèque, galerie d’art, bowling…). Commence par être attentif·ve, car il y a peut-être des choses qui t’attirent particulièrement. Si tu te retrouves toujours dans des musées et des galeries d’art, par exemple, tu aimerais peut-être prendre des cours de dessin ou de poterie.

S’il se trouve que tu es membre d’une salle de sport, tu peux facilement essayer un nouveau cours. Tu n’as pas besoin de t’engager à long terme ou de t’y prendre longtemps à l’avance, mais tu pourrais être surpris·e de voir à quel point certains cours peuvent être plaisants. N’hésite pas à en essayer plusieurs, ça pourrait devenir quelque chose que tu apprécieras pendant un certain temps. Il se peut aussi que les autres membres de ton cours te parlent d’une activité qui se déroule ailleurs (acrobatie aérienne ? cours de claquettes… ?) N’hésite pas à t’inscrire à un cours d’essai.

Tu peux également te remémorer les activités péri-scolaires que tu pratiquais enfant, et plus particulièrement celles que tu pratiquais au lycée et à la fac, lorsque tu avais plus de liberté pour gérer ton temps. Qu’est-ce que tu aimais vraiment faire ?

Recréer la magie peut être difficile (je pense que l’une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais vraiment repris la danse de salon depuis mon retour en France est que je voulais continuer à pratiquer le style Américain, pas facile à trouver par nos régions). Mais peut-être que tu peux te lancer dans d’autres expériences et commencer à te rapprocher de ce que tu aimais. Si tu jouais de la flûte à bec dans un ensemble extraordinaire, tu peux reprendre ta flûte (ou en louer une si la tienne prend la poussière dans le grenier de tes parents…). Joue un peu, et éventuellement prends des leçons (c’est faisable en ligne, s’il s’avère que tu n’as pas de professeur à proximité). Lorsque tu te sentiras plus à l’aiser, tu pourras commencer à chercher des opportunités de rejoindre un groupe près de chez toi.

La première tentative ne sera peut-être pas la bonne. Tu joueras pendant un an avec un orchestre qui n’est pas vraiment ta tasse de thé. Mais peut-être que tu apprécieras vraiment une poignée de tes collègues musiciens et que vous déciderez de former un petit ensemble d’instruments à vent et de commencer à jouer lors d’événements locaux. Ça peut s’avérer très prometteur.

Tu peux également envisager des activités similaires à celles que tu a aimées. Si tu as plus de 35 ans (🙋🏻‍♀️), certains sports ne conviendront peut-être pas à ton corps actuel. Mais tu peux toujours faire quelque chose de fun et de compétitif qui implique des compétences similaires et qui possède un élément social. L’escalade, le tennis de table ou l’ultimate frisbee semblent attirer pas mal d’adultes.

Et puis, garde l’esprit ouvert. Demande à tes ami·es ce qu’ils/elles font. Peut-être que que l’un·e d’entre eux/elles suit un cours de poterie avec un·e prof extraordinaire. Ça n’a jamais été ton truc, mais ça a l’air cool, alors essaie et ça pourrait devenir quelque chose qui te comblera un certain temps. Peut-être qu’un·e ami·e organise un projet de bénévolat dans un domaine totalement différent de ton job habituel et que ça semble intéressant, alors essaie. Tu apprendras à connaître tes collègues bénévoles et tu finiras par t’engager dans quelque chose par l’intermédiaire de cette association. Qui sait ?

Parfois, même le plaisir demande un peu de travail. Mais ça en vaut la peine. Lorsque tu as une soirée rien que pour toi, tu l’attends avec impatience semaine après semaine et lorsque tu fais quelque chose de similaire semaine après semaine, tu apprends à connaître les gens et tu améliores les compétences que tu utilises. Ce sentiment de progrès est un élément clé de la satisfaction globale. Et il n’y a rien de tel que de se sentir satisfait·e, non ?

Qui a essayé plusieurs activités « perso » avant de trouver la bonne ?

Côté nouvelles : le déménagement est terminé et je suis maintenant installée dans mon nouvel appart. Il y a encore beaucoup de travail d’organisation, de rangement et de déco mais les choses prennent forme petit-à-petit. Et déballer les cartons, c’est tout de même plus fun que l’inverse.

Le mois de Juin sera placé sous le signe de la musique. Parmi les « choses pour moi », je prends des cours de chant Jazz et il est possible que je fasse ma première expérience de scène à la fin du mois dans un club local. Beaucoup de travail en perspective pour que le rendu soit ok, mais une opportunité que j’espère bien pouvoir saisir.

Crédit photo : kevin laminto sur Unsplash